samedi 22 octobre 2022

1 semaine sur 2 [trailer 0.1]

 

En panne. Putain. Et plus de fric. Les enculés. Il n'y a plus qu'une solution : c'est le métro et...écrire sans s'arrêter en mode automatique, écrire pour passer les nerfs parce que je vais pas aller trucider quelqu'un. 

Ce coup-là, ces paroles-là je les prononce dix fois par jour mais là c'est sérieux, je n'en peux plus, le sort s'acharne, il y a un truc, passe-moi les clés, je vais démarrer, je vais m'acheter un ticket, me dépêcher, assez perdu de temps, dans une prison avec télé pour fenêtre, la weed pour l'intimité, les rêves, et le silence pour communication. 

Le trajet est long. J'évite le regard des gens. La musique s'arrête, je n'ai plus de batterie. Le monde est méchant. J'évite le regard des zombies. J'arrive enfin. Les voisins ne parlent pas dans la rue. Pas même un bonjour. Comme à la maison. 

Ils sont tous cons ou c'est moi. Le problème. Le virus. Le révélateur.

lundi 18 octobre 2021

Promenade

 

Quinze heures crissant sur les graviers de la cour carrée, c'est l'heure de la promenade quotidienne, l'heure où je respire l'air extérieur, l'heure où je sens le vent sur mon visage, l'heure où j'entends les oiseaux en plus du brouhaha, du trafic et des gyrophares. L'heure où je vois enfin le ciel.

À quinze heures chaque jour dans la cour carrée entre les deux miradors déchiquetant l'horizon, les barbelés et les sept caméras, je marche seul entre les hauts murs en briques noircies et les grillages électriques. Je ne parle pas, je marche. Et même si je ne suis pas le seul et que je dois slalomer entre eux, c'est plus simple de faire abstraction des autres dehors.

Chaque jour pendant deux heures, je profite du son des gravillons sous mes tennis déformées pour m'évader. Inspirer. Expirer. Penser à après aussi. C'est ce qui me permet de tenir, ce petit tour de manège imposé et régulier, dans mes pensées, parce qu'entre les graviers usés et les racines carrées des mauvaises herbes, je trouve toujours des nuances dorées de survie, des pierres à feux multicolores et de quoi me fabriquer un abri pour tenir. Tenir jusqu'à l'extraction.


« FIN DE PROMENADE !»





jeudi 1 avril 2021

Pandémie en mode Netflix

 

Pandémie en mode Netflix,

contrôle en mode 42.

Tout est faux/ rien n’est vrai,

Macron sous coke,

Pétain au Panthéon,

Hitler en barre sur un comptoir en amiante,

commérages vicieux sur les réseaux,

les zéros hargneux se succèdent et

se ressemblent,

le petit totalitarisme des crétins digitaux,

les vaccinodromes avant les déportations

- S T O P –

Pandémie en mode Netflix,

contrôle en mode 42.

Tout est faux/ rien n’est vrai,

l’autan en emporte le blanc dans le noir dessein des gouvernants,

des financiers, des fans du bizutage et des suceurs de traders,

nous vivons dans la simulation d’un monde libre,

nous sommes dans une fiction fallacieuse :

l’autre est un facteur contagieux nous dit la télé,

nous sommes la fiction actuelle,

les discours spécieux,

le virus,

les spots gouvernementaux,

le vaccin, 

le conditionnement général,

la reprogrammation génétique,

le confinement et les déclarations alambiquées télévisées -

les gens parlent pour ne rien dire, les gens se plaignent,  

les gens c'est nous,

les gens c'est moi,

non décidément, rien d’intéressant sous la grisaille.


Pandémie en mode Netflix,

contrôle en mode 42.

Tout est faux/ rien n’est vrai,

coupez la télé, éteignez la radio et les fils d’actus,

écoutez

et

lisez.

L’extraction est déjà en cours - Work In Progress -

Le transfert aura lieu / le transfert sera effectif, 

mais uniquement pour les éveillés, 

les peops du satori,

ceux qui connaissent l’éblouissement de l’œil,

ceux qui réfléchissent par eux-mêmes,

ceux qui brillent dans l’obscurité,

ceux qui sont libres, vraiment libres,

ceux qui –

& le troupeau restera dans son enclos à QR-code,

& le troupeau continuera de se plaindre et de payer les impôts,

& le troupeau ira voter en pensant que ça changera,

& le troupeau crèvera dans ses excréments en se disant que ça sent la rose,

& le troupeau fumera ses troupes jusqu’à ce que mort s’ensuive

& le troupeau boira son alcool jusqu’à ce que mort s’ensuive

& le troupeau, nous pourrons l’oublier.

 




mardi 31 décembre 2019

Collage


ça me rappelle un dicton
d'un vieux fou
qui disait :
arrête là
ne fais rien
ça t'avancera plus

je me suis dit
je ferais bien un collage
ou plutôt,
je continuerais bien le collage
que j'ai commencé
il y a un bon bout de temps...
mais, mais mais
ni colle
& il fait gris dehors
ni ciseau, ni rien
& le téléphone est sous l'eau
& c'est dimanche
& oui j'ai bien de la bière au frigo
alors,
honnêtement :
qu'est-ce que tu veux que je fasse,
mis à part
faire
un collage
pour y
lester
ma
weed
et laisser ainsi
décapsuler
l'
a
p
r
è
s
-
m
i
d
i
.


vendredi 5 avril 2019

Bore-out.../...


Planète nausée. Des œuvres d'art dans le vomi VIP des fils de. Des phénomènes littéraires shootés aux phéromones commerciales. La nausée des costumes, des cravates, des uniformes, des baggys, des casquettes, du swag, de la montre et du tatouage, du piercing et des protéines en poudre, la nausée de tout ça, le pack complet, ce que tu as signé sans le lire parce que les pages étaient blanches et bourrées d'encre sympathique. Chèque en bois. Promesse de don. De la nausée en barre.  Et des pointes pour hérisser le quotidien.
Seul, je parle seul tu vois le truc. A voix haute. A moi. A voix basse. A quelqu’un. Dans ma tête.
Fin de journée. On est au cul-à-cul. Chaque solitude en boîte en collusion express avec les autres. J’allume un joint au premier feu rouge. Je fais gaffe quand même, tout le monde se zieute. Première, tu avances un peu, tu freines, point mort, ton cerveau à bout, les feux rouges, ton cerveau qui bout, tous ces gens dans toutes ces bagnoles, les flics, ça bloque, tu te prends la tête, ça n’avance plus, tu sciences dans le flou en roulant à dix cinq jours sur sept, tu te tapes des embouteillages d’au moins une heure pour y aller ou en revenir, tu réfléchis au volant, tu fais le point quoi, tu écrases le joint et t’en as marre, plus que saturé d’être tous les jours dimanche, assis devant un putain de feu rouge. Coincé entre des tours de boulot. Pas de changement sous les slogans.
Seul je parle seul pour me repérer. Pour ne pas me perdre. La nausée en one shot mon pote. Notre monde est radioactif. Tu te lèves, il fait nuit. Notre monde est mafieux. Tu rentres, il fait nuit. Aucune différence entre greepeace et les entreprises radioactives. Ton petit générique du JT avec l'explosion-évènement du jour qui remplit le vide. Tout est pourri. La petite aventure qui constitue ton trajet quotidien. Tu te dis que ça ta fait chier de lire ça parce que c’est ce que tu cherches à oublier, tu te persuades pourtant avec application. Plus de la moitié des accidents ont lieu dans le périmètre proche des domiciles des victimes. Tu n’es qu’un dommage collatéral. 100 % des gagnants ont tenté leur chance. Tu es le dommage collatéral. Si tu te sens visé, c’est que tu l’es. Ce monde est mort et tu t’entêtes à dire non, parce que tu touches la limite. Tu ressens régulièrement, les derniers soubresauts du corps à l’agonie. Ta gueule de faux-cul a pris les devants depuis toujours. Tu te mens. Tu mens à tous. Tu mens. Tu imagines, dans ton cercle sombre, que je te parle d’un promontoire. Est-ce que je mets anxiolytiques et antidépresseurs dans diplôme et formation ? Ta vision est biaisée. Tu appartiens à la classe 9, matières diverses et dangereuses pour l’environnement. Réveille-toi, le feu est vert.
Ne pas me perdre.

 (...)



jeudi 4 octobre 2018

Data loss [11]


ambiance
(…)

Je cherche un sens dans ce que je déchire. Ma vie ressemble à celle des autres. Les collègues ânonnent des phrases toute faites style: « Personne n'est irremplaçable. ». Ce genre de trucs absolument implacable. Pathétique. Ils tentent de te les bourrer dans le crâne leurs dictons, leurs proverbes débiles. De te les injecter en sous-cutanée. En puce RFID. Parce qu’ils sont des rouages, ils transposent. La même journée se répète depuis toujours. Vie de merde.
Ils ont peur des mauvais résultats de l’entreprise car leur vie en dépend. Ils se sentent directement concernés par une vente de quelques mètres de tuyaux. Ils vivent pour la santé de l’entreprise car c’est de leur santé qu’il s’agit. C’est comme ça, c’est la vie. C’est pas facile tous les jours mais on tape dans la butte. On retrousse ses manches et on enchaîne encore et encore les proverbes foireux.
Je passe 42 heures de ma vie chaque semaine avec des gens comme ça. A un moment donné, c’était sûr que ça allait péter.

«  Continuez. »
J’en ai marre, grave marre.
Depuis que je bosse, on m’a toujours répété : ne pose pas de questions. Reste factuel. Non, je ne sais pas pourquoi il faut faire comme ça mais c’est comme ça. Pas d’émotions. Ça ne sert à rien de se poser des questions. On n’est pas là pour ça. Reste factuel. Troupeau, troupeau, troupeau. Bêle, bêle, bêle. Chercher à comprendre, c’est déjà commencer à désobéir.
Ne te fais pas remarquer.
On ne te demande pas d’être humain.
On s’en torche même de ton humanité.
Tu n’es pas là pour ça.
Tu n’es pas là pour être gentil.
Et moi en fait, je n’aime pas ce rôle. Je déteste tous ces moutons, ces larbins. Savoir que j’ai réussi à me satisfaire de ce monde-là, ça fait de moi un collabo.

« Bien. On va s’arrêter là pour aujourd’hui. Oui, le temps imparti pour une consultation est écoulé. C’est fini pour aujourd’hui. Non, c’est normal, ne vous inquiétez pas, petit syndrome sous-jacent. Les médicaments vont vous soulager. Voici votre ordonnance. Soixante Creds. Non, vous réglerez auprès de ma secrétaire. Oui, à l’entrée »

Le psy s’était écarté de son bureau.
« Non, vous n’aurez pas d’arrêt de travail, les consignes que j’ai reçues n’allaient pas dans ce sens. Vous devez rester actif. Voilà, je pense que vous n’avez pas de questions. Dans le cas contraire et pour tout renseignement complémentaire, un conseiller se tient à votre disposition au prix d’un appel local à ce numéro.»

E-coeu-ré. Champs de soleils morts. Ce psy n’était pas humain. C’était une de ces saloperies censées nous formater. J’étais classé en individu à risque mais je n’avais même pas droit à un petit arrêt. Je n’ai rien dit. Ils voulaient me garder sous leur coupe. Je peux continuer comme ça : faire semblant d’accepter l’inacceptable, watch tv & drink your beer, faire semblant de me faire formater avec plaisir, amener des croissants le matin ou des bonbons l’après-midi, prendre l’air grave si LE problème survient. Je peux continuer comme ça à me sentir bien et détendu et tranquille à 15,6 unités d’alcool. Il existe une large palette de traitements spécifiques et adaptés à chaque cas. Ils me tracent. Vous êtes mauvais. Ils m’ont fait. Vos retards quotidiens n’arrangent rien. Ils m’ont fabriqué, formaté. Conditionné. Avec des réflexes. Des réponses précises à tout un champ de stimuli. On vous a à l’œil. Ils m’ont destiné à une carrière. A un rôle.

Je me suis levé et il m’a raccompagné jusqu’à la porte, m’a tendu la main avec un petit sourire juste ce qu’il faut et :
« Nous nous reverrons la semaine prochaine. Continuez, vous êtes sur la bonne voie. »

(…)