vendredi 30 août 2013

31 minutes (Archives de la Base)



22h57, vendredi soir, vendredi 17 novembre 2006, pas tard – il pleut à moitié et le vent souffle faisant tinter la harpe éolienne du balcon de la voisine du dessous. La fenêtre grince un peu avec l’air qui rentre dans la pièce pour faire sortir la fumée. Me lève la porte me bouge allume la lumière ouvre le frigo le pack une bière bien fraîche jette la capsule entre vous et nous c’est une histoire de goût et le sachet fait le même bruit que la corbeille suppression de ce fichier. Me tourne éteint la lumière va dans le salon y prendre le paquet de clopes sur la table la télé allumée votez pour votre candidat préférée il est encore temps mais le paquet est vide –


(....)

(https://editionsdupontdeleurope.eproshopping.fr/1155013-concrete-jungle-cyrill-chatelain.html)

lundi 26 août 2013

Oondulation en eXpansioN

















Vision en speed/ fracas dans le stacatto/ Richelieu/ dérobée/ Drouot/ l'ondulation underground, l'univers-expansion :

Et
Et ta
Et ta main,
Et ta main, douce
Et ta main, doucement,
Et ta main, doucement,  glisse
                                        glisse le
                                        glisse le long
                                        glisse le long de
                                        glisse le long de la
                                        glisse le long de la barre
                                        glisse le long de la barre centrale
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du/
                                                                                                du wagon
                                                                                                du wagon bondé
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé deux —
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ceux —
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ce métro
                                                                                                                                 ce métro qui/
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ce métro qui nous —
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ce métro qui nous emmène —
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ce métro qui nous emmène déjà —
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ce métro qui nous emmène déjà ailleurs
                                         plus loin




vendredi 9 août 2013

Real Life™ [partie 1]





Un snare clair éclate les lignes des trottoirs. La pluie glisse dans le caniveau. Une voix, ta voix ?, résonne et se confond avec les gyrophares hirsutes. La pluie grésille comme un vinyle. Je m'entends battre. Non ce n'est pas ta voix, tu dors déjà et tu n'es plus là. Il y a le désert dehors. Et dedans. Bless up, la basse grasse racle, racle et racle ce qu'il y a au fond sûrement. Des os, des bouts de sonneries poussiéreuses, des textos décharnés, usines délabrées. Les toits en tôle vibrent. Tintent. Assourdissent. La ville qui s'endort en lumières là-bas.
Je suis des guitares andalouses en delay. Des infra-basses graves-acides. Hydre. Un sample au piano. Tu m'as quitté la nuit dernière je crois. Toutes les nuits sont la dernière maintenant. C'est de manque maintenant le sulfurique ; la tête, ma, résonne sur le carrelage froid, des, mes, cris déchirent la nuit de l'immeuble, les missiles m'ont touché, je saigne, me vide, sur le parquet, la moquette de la télé, les films qu'on avait fait sur la route, la route tout juste disparue : je te vomis. Mais pas encore assez.
Lady Capulet sous ta capuche de crapule tu m'as/ Les supermarchés sont interdits aux dissimulés, mais pas, non pas les nuits. Code-barre. Effleurer ta bouche, ta bouche, le soir en rentrant je sais pas où tu es. L'oracle reste mystérieux. L'interface gelée. Tout semble serein. Plein. Et vide.
Une tête de serpent domine la coupole illuminée par les sodiums de la ville. J'imagine que Jah est à mes côtés en fumant mon joint, tu dois te souvenir de ce que c'est.




L'autoradio était allumé, les basses bien à fond, tu tirais de longues taffes oblongues pendant que je conduisais vers l'autre versant luisant. « Pourquoi lutter ? » m'avais-tu dit. « ...tu es seul, tu es en panne d'inspiration et,... je crois comprendre : le succès, ça peut être intimidant. C'est tout à fait naturel que tu te mettes la pression. Laisses-moi t'aider. » Feu rouge. J'ai fait : « Tu sais ce que je veux ? » Feu rouge. Essuies-glaces. Tu m'as répondu, « ...plus vite tu auras fini ces pages et plus vite tu me verras. »

Express hurlant. Brûlant. Aéroport de nuit. Café désert. Tu sais comme un rêve, une insomnie douce, floue, enfumée - je suis des guitares andalouses en delay, des samples de guitares andalouses en delay - un truc que tu connais, les arcanes du mal, un glide sur une basse, les racines du spire, ton programme inné, l'impression aiguisée, une voix proche murmure, ta voix ? bip, Fondu noir.
Noir et blanc.
Ton corps doux en plastique. Papier numérique. Mots doubles. Chiffres chiffonnés. Combinaison tactile. Codes secrets dans la matrice. Ton, notre ADN enlacé, mutant, palpitant, skank & sirène dub, l'écho, ici, d'où nous parlons la même langue. Sans hasard. Le glide sur la basse, au cœur du siphon solénoïde, vortex astéroïde récite le chant spirale, takit ez, l'inscription en vieille acmée numérique sur la face nord du disque dur, 1.0, la route est comme tu t'en souvenais, les toits en tôle vibrent, les nuages passent, un semblant de vie dans la machine, antique pulsion remontée des abysses, le kit parfait sorti d'une petite boîte à opium oubliée sous les cendres :
→ les heures lentement, visions, salle d'attente bondée, néons blancs, foule perturbée, rues instables, tangibles.
→ Les espace-temps décalés.
→ Sous la lune-skunk, des lampadaires oranges, des masques à gaz et des usines décharnées, des courbures intersidérales, phares, battements Alpha-programme, mot de passe ; couloirs évanescents, fatums aux parois transparentes, vitres thêta-opaques, faux-miroir numérique, la brèche se répand en pixel sur le mur, des passages arachnoïdes et des souterrains familiers,slogans sur mesure, j'ai l'impression de te connaître depuis longtemps, mon cœur binaural, scanner aléatoire, nos voix synchrones, ouverture et fermeture automatique des portes.
→ Toutes les nuits sont neuves®. La pluie crépite comme un vinyle.




Promeneur solitaire, écarquille les arcanes. Fouille les canaux. Écrase les têtes grasses et collantes. Monte dans le bus underground, Top Secret. Climatisation et vitres teintées. Repoussez les limites de vos exigences. Les ambiances s'irradient. Connexes.
Lady, les crypto-photos grésillent. Des roues dans les flaques. La buée et l'incandescence de ta bouche et le crissement des feuilles. Comme un vinyle. Lady, la pluie sillonne les tarmacs quand tu n'es pas là. Rayés. Nous ne prenons plus les chèques, merci de votre compréhension. Ferme les yeux.
Ferme les yeux et aspire le road-movie. Monte. Sniffe. Garde l'autoroute désert. Le kick régulier, vortex palpitant, philtres et fumée titane. La ligne blanche. Et toi. Toi. Toi. À côté.
Promeneur dans la nuit. Snakant les rabatteurs. Poussières en delay dans les dunes de ciment. Le vent métal. Les vagues d'asphalte. Flash. Derrière le pare-feu, l'interface secrète de Vénus. Le bruit d'un sabre. Le froid blanc. Le son à fond. Tu avais fait : « Viens, approche-toi. Plus près... tiens, mon numéro...etc... ».

→ Nous regardions sous cape le bus underground ouvrir une brèche dérobée dans les codes fous. Tous les nous, deux. Enregistrer sous. Raie de lumière, la porte reculée, la nuit. L'interface secrète de Vénus. Tous les nous, deux. Conspirateurs dissimulés. Vases communicants sous les arcades en néon. Les lampadaires oranges. Sliders cryptiques, kaléidoscope de connectiques occultes dans le cosmos digital. Je m'entends battre. Vivant en bêta-version. Fondu noir.




Noir et blanc.
Promeneur nocturne dans les néons, les flaques, les reflets flasques et gondolés. Les sillons. L'eau racle dehors. Ondule sur le vinyle. Sur le banc. La lune trou de vers. Ton œil fatal sous ligneur numérique. Un snare clair éclate les lignes des trottoirs. Éclaire et crève d'insectes grouillant le caniveau mystique. Élastique. Détrempé. Sulfurique. Les toits en 3D résonnent. Clignotent. Cliquettent et martèlent. Je suis un sample au piano. Le premier soir. Je suis le soir dont le delay ne s'arrête jamais.

Gros plan : première taffe. 
Vous êtes dans un réseau social. 
Zoom : tes lèvres : la fumée. 
Vision subjective. Traces western rouillé, enchevêtrées, l'azimut grince à moins de 80 bpm. Black domina Haze. Le grain 16mm griffe le sable sépia. Tu avais dit :
« Pourquoi lutter ? On a trop de choses en commun.  » 
Système d'exploitation requis : port autonome classique. La version légale de ce métavers est gratuite.
Tu avais ajouté : 
«J'ai l'impression que je te connais depuis toujours. » 
Monde persistant. Branché dans la salle immersive. Au loin, la nuit globale était tombée sur le machinima urbain. Sécurité : aucune. AU-CU-NE.

Le premier soir Lady Cape où notre séquence s'était achevée... Le bruit blanc persistant. Déconnecté. Le retour, seul dans le fauteuil du salon. Débranché. Sourd dans la pièce obscure. Étourdi. Et face à moi, les écrans affichaient :


VOUS GAGNEZ DEUX MILLE CREDITS.
FAITES EVOLUER VOTRE PERSONNAGE.







lundi 5 août 2013

Plateau télé



…mange bouffe croque mâche bouche becte, grignote.
Tes dents caustiques mastiquent en tailleur, elles déchirent elles se plantent elles lacèrent la chair, mange mange bouffe croûte graille croque/l’écran vomit rafale d’images plastique Lavomatic en Haute Définition sur le plasma à cran du salon. Vous aussi, découvrez la nouvelle saveur.

Mange bouffe bouffe bâfre craque, décortique.
Les os gras du poulet luisent dans le plat visqueux, la bougie qui s’étouffe colore d’ombre les angles que je sens poisseux tout autour. Lèche absorbe aspire remplis-toi, un filament finalement coincé entre tes dents retarde soudain la curée, sonde, tes doigts fouillent fouillent l’intérieur hanté de ta bouche. Un plus beau regard sur le monde.

(...)

(Retrouvez le texte intégral ici : https://editionsdupontdeleurope.eproshopping.fr/1155013-concrete-jungle-cyrill-chatelain.html)

Matrix City Blues (part X)




Tu marches le soir, le soir sur le trottoir du fond du bar. L’écran enchaîne les images figées d'un autre temps. Vautours stridents & autoroutes constricteurs. Piano mineur en reverb. Elle me glisse un buvard dans la bouche – allez, viens, viens, viens sans te découvrir, t’inquiète - le bus s'arrête dans une ville-fantôme de la route noire et blanche. Like feelin, breethin’ alone/ In a big land and ghost town - allez, viens sans te découvrir t’inquiète - la nuit balance ses lampadaires amers dans l’air épais des villes, j’ai découvert en vrille l’envers de tes paupières — Riff de blues, guitares bleues, derrière les fumigènes-électrophone.
Riff azote, guitares tordues. Fumigènes électrophones. How I love you, baby, how I love you, girl, little girl. Comme un aimant, amant d'une épitaphe invisible, en mode revenant. En boucle, j'écoute en repeat, je visionne les mêmes bandes fissurées, celles où, et celles où. Doutes. Out. Je passe au ralenti le déclic, tu, grossis l'optique, toi, l'ombre de l'ombre du lendemain. I'm about to lose my worried mind, Circé, au moment où la fumée dense, tu/ toi devant moi. Suicide-moi.
La fumée serpente dans la lumière bleue des spots. Wood shocks. La serveuse pose un autre verre luisant sur la table. La nuit palpite. Bruits des voix mélangées.
La toile gondolée sous les lames acides.


.../...