vendredi 6 janvier 2017

23 secondes [2]

(...)



Injection d'insomnie. Insertion de nucléotides. Les hélices ralentissent.
Déclic : zoom t r è s  l e n t sur une entaille, une brèche sanglante dans l'asphalte  : tes yeux grands ouverts dans le noir voient des morceaux, morceaux de ciel qui se détachent et tombent en slow motion dans l'escalier en colimaçon qui monte derrière toi, infra-rouge, les contre chants spirales strient le ciel enregistré, les hélicoptères contaminés glissent au-dessus des tours grises en boucle, en boucle, la cassette se rembobine automatiquement, tes jours tes nuits, déréglés, qui s'enchaînent à la vitesse d’une punchline sous amphéts. Tu fumes un joint sur le balcon.
Avance rapide : visions létales, lave lunaire, les linéaments secrets bouchés aux tréfonds, figés dans l'éruption, les millions de larves dans la boue, statues improvisées, la mer s'est retirée, le ressac numérique a un goût de fer, de sang, le paysage bloqué, en stand by.
Syntax error.
Tu sais que tu n'as pas dormi. Profondément modifié. Insomnie de larves bouillantes, crissantes, grouillantes. Tous les cauchemars amnésiques/ suite aux événements nous sommes dans l'obligation/ fouillis hirsute, tes yeux écarquillés, le ciel bas et gris : une indéfectible, une intense, une puissante sensation de tristesse. Appelez pour sauver votre candidat préféré.

La pièce tourne.

Tu es au centre de l'action mutante.

 https://www.youtube.com/watch?v=obVlQinLQnQ


Impossible de dormir. Injection trash, flash. J'imagine l'acier froid dans la térébenthine obscure. Le canon dans la bouche dans les free-party de mes nuits blanches. Froides. Noires. Tapie dans l'ombre. La bête. Le cerveau. Le cœur. L'âme. des cadavres enchevêtrés pêle-mêle. Chaque jour. L'usinage au corps. Poinçonné sans répit. Un dernier trou. Un flingue. Dingue. Vieille chanson. Métro rouillé. La  nuit aveugle, le sépia oxydé des vieux clichés. Des lilas fanés sont écrasés sur le lino de la cuisine. Longtemps j'ai perdu le sommeil. Des cafards. Des blattes. Insomnie inlassable, fenêtre ouverte, les nuits torchères infiltrées d’éther. Virus arachnoïde. Longtemps j’ai fumé sur le balcon.

Un larsen perçant déchire le silence rouge. Carmin. Écarlate. Brûlant. 
Dans l'encadrement de la porte, Elle hurle, les mains sur le visage.
Tu veux avancer.
Elle recule.
Tu sens le carrelage froid de la salle de bains dans tes pieds nus.

(...)

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