dimanche 7 mai 2017

Matrix City Blues (4.2)

(...)



« Moi, en tout cas, tu me plais bien. »
Le mélange des voix, des verres et de la musique.
Je bois un énième verre sans parvenir à décoller.
Accords électriques, l’âme en flash-back élastique, j’habite un trip fatal. T’es où ? Le hasard n’existe pas. Je rejoue tout. Tes brassières phosphos sous la lumière noire. Ta peau nue, les spots bleus. Le blues de toi avant, toi d’avant, tes doigts sur mon crâne, le blues bleu de toi avant, toi d’avant nous. Juste avant. Quand tout était à découvrir. Le blues de toi juste avant la guerre. Je me souviens quand tu ondulais sur la barre. Lascive. Terrible. Sous tes faux cils, je me suis vite imaginé n’importe quoi.
Taffe.
Break de batterie.
Derrière les fumigènes déchirés, une silhouette liquide se détoure en chantant I put a spell on you juste en face du bar, de toi, de moi, taffe – je vis hier. A l'épuisement. Le piano hypnotique. Les sépias paralysés d’un paysage psychotrope désormais vide. Do mi sol la. Mineur. Je ne sais pas. Mais. J’ai toujours l’espoir de te voir arriver. Alors je reste là. Je n’ai pas le souvenir de faire autre chose que d’être dans ce bar. Une nuit sans fin. Je ne sais pas pourquoi tu as disparu. Tout est salement blues quand t’es pas là. I can't stand it cause you put me down.
D’autres danseuses que toi, toi, toi dansent.
D’autres serveuses que toi servent.
D’autres couples que nous se forment sur le dance-floor. Sous les spots.
D’autres couples que nous boivent leurs cocktails.
Tout tourne.
Tremble.
Le blues m’infra-vibre.

 
 
(...)

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